La guerre était déclarée à l’Allemagne le 15 juillet, d’après la connaissance de la « Dépêche l’Ems » tous les mobilisables furent appelés sous les drapeaux. De ce fait, l’anticipation de la conscription se fit le 24 du même mois.

 

A Fontaine, la liste Pierre Verpillot passait après les élections du 14 août. Dès le 20 les mobilisés partaient aux armées. Deux jours plus tard ils seraient 110 jeunes à avoir quitté le village. Sur ce nombre, douze d’entre eux ne devaient jamais revenir. Leur nom est inscrit sur le monument aux morts et sur deux vitraux de la grande nef de notre église.

 

Le 03 août, les journaux avaient cessé de paraître et le 04 septembre la République était proclamée. Le 25 s’opérait un nouveau départ : celui des conscrits du 01 août.

 

Subitement, sans que rien ne le laisse prévoir, le maire Verpillot était remplacé par Joseph Hacquard. « La Garde Nationale » se réunissait aussitôt sur la place du village. On apprenait alors que la ville de Paris était bloquée.

 

Le 28 septembre parmi les « Francs-tireurs» à Raon-l’Étape, figuraient : Gaston Marquiset lieutenant, Émile Boillot, Aubry, Eugène Viney, Alfred Hacquard.

 

L’ordre avait été donné le 06 octobre de rendre tous les fusils afin de les diriger sur Besançon. Le 17 octobre, l’épouse de Félix Bresson, apeurée, annonçait au village que « les Prussiens » arrivaient par les bois de Fougerolles. Deux Uhlans suivis bientôt de 50 dragons traversèrent majestueusement toute notre commune pour se diriger vers Luxeuil.

 

A midi, au son de la musique militaire, artilleurs, fantassins, et autres dragons se succédèrent à leur tour. Le 28 Octobre on apprenait ensuite les batailles de Cussey et de Chatillon. Deux jours plus tard les premières menaces Prussiennes qui exigeaient immédiatement 20 chevaux et 10 voitures vinrent peser sur notre commune.

 

Le bruit courut le 07 novembre que Metz venait de se rendre. Au milieu du désarroi les Francs tireurs Prussiens effectuèrent dans trois maisons de notre village de nouvelles réquisitions, suivies de perquisitions…

 

(À suivre…)

Abbé Jean-Baptiste Noël